La première Grande Armée
La Première Grande Armée 1
Malgré la signature des paix de Lunéville (1801) et d'Amiens (1802) mettant fin à la guerre entre la France et la Deuxième Coalition, Napoléon assemble dès 1803 l'« armée des côtes de l'Océan » au Camp de Boulogne, en vue d'un débarquement en Angleterre.
C'est le début de la « première » « Grande Armée », nom donné par l'Empereur lui-même à cette imposante phalange.
Avec la constitution de la Troisième Coalition en 1805 à l'initiative du Royaume-Uni, qui rassemble à ses côtés l'Empire russe, l'Empire d'Autriche et la Suède, afin de lutter contre les progrès de la domination française en Italie (annexion de la République de Gênes et du duché de Parme) et en Allemagne, ce projet d'invasion revint à l'avant-plan des préoccupations de l'Empereur, grevé cependant par la menace que représente la supériorité de la Royal Navy.
Dès le 9 fructidor (27 août), l'armée d'invasion, devenue la « Grande Armée », forte de 189 000 hommes, marche vers le Rhin, sur les bords duquel se sont déjà portés Russes et Autrichiens. C'est le début de la Campagne d'Autriche.
Cette première « Grande Armée » fut dissoute à l’occasion de l'entrevue d'Erfurt entre Napoléon et le tsar Alexandre Ier, l'Empereur ayant besoin de troupes pour renforcer ses armées engagées dans la guerre d'Espagne et du Portugal, où elles venaient de subir d'importants revers.
Si, sensus stricto, il désigne l'armée commandée personnellement par l'Empereur qui prit part aux campagnes d'Allemagne, d'Autriche, de Russie et de France, le terme, popularisé pendant le Premier Empire grâce au « bulletin de la Grande Armée », est entré dans le « vocabulaire historique usuel » pour désigner l'armée napoléonienne dans son ensemble.
Total général des forces présentes de la Grande Armée,
en passant le Rhin au 9 vendémiaire an XIV (1er octobre 1805)
189 106 hommes